OH GALLERY est heureuse d’accueillir une nouvelle rencontre avec la Bibliothèque Nomad qui se tiendra samedi 11 octobre de 15h à 18h à la galerie autour de l’exposition لا عنوان, le correspond ne répond plus à cette adresse..
Il arrive que l’on cherche une adresse et qu’elle ait disparu. Une maison effacée, une oreille qui n’écoute plus, une voix qui se heurte au silence. Alors surgit la question : que devient notre identité quand le lieu d’où elle parlait - partait, n’existe plus, quand l’être qui l’accueillait se tait ? Se perd-elle dans l’absence, ou se réinvente-t-elle dans cette brèche ? Pour celles et ceux qui portent l’exil ou la diaspora, cette brèche devient parfois le seul lieu habitable : un espace fragile où la mémoire se cherche sans sol, mais se tisse par la voix, l’art, l’écriture.
L’exposition « Adresse manquante » ouvre cet espace de tension, où l’acte de « s’adresser » devient à la fois reconnaissance d’une voix et risque d’assignation.
À la croisée de l’art et de la littérature, la rencontre entre OH Gallery et La Bibliothèque propose d’explorer ces failles comme des lieux de création. Affirmation ou effacement de soi, identités plurielles ou singulières, liens fragiles ou persistants, mémoire incarnée ou dissoute : chaque axe de discussion devient une porte pour interroger ce que nous transmettons quand nous parlons, quand nous écrivons, quand nous nous taisons. Car au cœur du silence, une autre identité affleure; celle qui se cherche, se raconte, se transmet.
AXE DE DISCUSSION
Identité affirmation ou effacement de soi
L'acte de s'adresser construit-il une identité ou la confisque-t-il ?
Peut-on choisir librement son identité ou dépend-elle toujours du regard de l'autre ?
Identités plurielles ou singulières
Peut-on parler d'identité unique et stable, ou sommes-nous condamnés à naviguer entre plusieurs identités selon les contextes ?
Quand l’histoire, la langue et la culture d’un peuple se raconte comme une adresse commune (adresse comme dans s’adresser à plutôt que comme un lieu ici), que reste-t-il de l’identité intime, personnelle, silencieuse ?
Communication: distance physique liens symboliques
Peut-on s’adresser véritablement à quelqu’un sans partager un lieu, ou une présence physique ?
Les nouvelles formes de communication renforcent-elles les liens ou créent-elles un éloignement masqué ?
La solidité d’un lien se juge-t-elle à la rapidité d’une réponse, ou à sa capacité d’éprouver le silence sans se briser ?
Transmission et mémoire
La mémoire transmise par l’art, les récits ou les archives fixe-t-elle une identité, ou bien la transforme-t-elle au fil des générations ?
En quoi raconter un parcours ou une migration peut-il constituer un acte de résistance contre l’oubli et l’effacement ?
Quand les lieux disparaissent ou deviennent inaccessibles, comment assurer une transmission de la mémoire qui reste incarnée et pas seulement racontée ?
QUELQUES LIVRES DE RÉFÉRENCES :
Karim – Ousmane Socé
Une si longue lettre – Mariama BA
Le ventre de l’Atlantique – Fatou Diome
Le Baobab Fou – Ken Bugul
Homegoing – Yaa Gyasi
L’ombre des choses à venir – Kossi Efoui