réalisme onirique : habiter le réel

group show
11 décembrE 2021 - 12 février 2022

EXPOSITIONS

PRÉsentation

 

« L’enfant est le père de l’homme » 

Qu’il s’agisse des jeux, des pensées ou de l’imaginaire, c’est bien dans l’inconscient que naît nos premiers rêves. En bâtissant un empire fantastique, la création contemporaine cherche à rendre les visions d’enfant tangibles pour les faire exister dans notre matérialité.


A travers leurs expériences et leurs mythologies personnelles, huit artistes sont ici réunis. Plongés dans une vision innocente, ils ouvrent un dialogue les uns avec les autres : Félicité Codjo, Aliou Diack, Sambou Diouf, Hako Hankson, Méné, Ibrahima Thiam, et le duo Mischa Sanders & Philipp Putzer usent de leurs imaginaires et inscrivent dans les œuvres, des aspirations qui se répondent et se complètent.

Le sentier des rêves n’étant pas une thématique nouvelle dans l’art, de nombreux noms s’y sont déjà aventurés, balisant le territoire de l’inconscient et faisant de cette réalité encore méconnue une source de nouvelles visions. Matrice créatrice pour certains, cauchemar inéluctable pour d’autres, l’exposition collective Réalisme Onirique met en lumière des artistes qui ont choisi de faire exister ce qui est réel ou bien fantasmé à travers leurs pratiques. Chacun y laisse son essence inconsciente s’exprimer librement, dans un espace nouveau pour y habiter l’environnement, y inscrire un écho.

C’est dans ce contexte que la polyphonie des rêves et les couleurs d’Hako Hankson se mêlent à celles de Méné. Tous deux s’exprimant dans des traits répétés avec un vocabulaire qui leur ait propre donne vie à des mythes contés dans leurs enfances. Dans le même élan, Ibrahima Thiam et Sambou Diouf partent à la redécouverte des rituels qu’ils ont vu se dérouler plus jeune. Une distance s’installe : celle du mystère poussant les artistes à faire de nombreux symboles, une réappropriation totale. Les souvenirs insaisissables prennent alors une nouvelle forme, s’inscrivant dans le réel de manière métaphorique à travers l’œuvre.

La régression permet aux artistes de revivre des expériences dans une émotion différente. La nature cauchemardesque du travail d’Aliou Diack trouve elle aussi racine dans son enfance et son imaginaire.

L’inscription et les émotions apparaissent malléables : les formes qui leurs sont associées peuvent se mouvoir et évoluer selon le bon vouloir des plasticiens. Félicité Codjo, elle, répond à ses confrères en peignant l’empathie. Dans une expression abstraite, une certaine angoisse se dégage, posant la question d’un futur incertain suite à la destruction humaine. Ce futur, qui prend la forme d’une interrogation ouverte, est également interrogé par le duo d’artistes Mischa Sanders et Philipp Putzer. Sous les airs d’une sculpture presque apocalyptique, comme un vestige des sociétés de demain, le spectateur est invité à s’interroger.

De ces souvenirs, de cette nature et de ces rites, que restera-t-il à la jeunesse de demain pour réver ? Qu’offriront les mégalopoles et leurs réseaux à travers le monde ? L’évasion sera-t-elle encore permise ?

Le rituel, la forme et la nature s’expriment ici sous forme de texture et de traits. Des légendes qui ont éclairé les yeux des artistes et leur ont permis de construire leurs propres identités, tant oniriques que réelles.



Expression du poète William Wordsworth écrite en 1802 et reprise par le philosophe Sigmund Freud.

 

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