Dans le cadre de sa collaboration avec le Centre Yennenga, la galerie est heureuse de projeter trois courts métrages : Sirènes de Emmanuel Tussore, Les fantômes de Sa’a de Cynthia Etaba Ayissi et 1961 de Stella Tchuisse, présentés à l’occasion de l’exposition monographique Cris de mer et du désert de Hako Hankson. La séance aura lieu jeudi 27 mars 2025 à 19h à la galerie.
Le Centre Yennenga, situé à Grand-Dakar, est le premier pôle culturel dédié au cinéma au Sénégal. Fondé en 2018 par le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis, lauréat de l’Étalon d’or au FESPACO et du Grand Prix du Jury à la Berlinale, ce centre vise à revitaliser l’industrie cinématographique sénégalaise en se concentrant sur la formation, la création et la diffusion.
• À propos dES COURTS-MÉTRAGES •
1/ Sirènes de Emmanuel Tussore
A l’horizon, se dessinent des cargos fantômes, immobiles. D’un pas calme et assuré, une femme avance dans l’eau. Lentement, des hommes et des femmes vont marcher dans son sillage. Rien ne devrait briser leur élan, sinon que parfois ils trébuchent, ils se heurtent à la puissance des éléments, aux vagues qui font barrage. Peu à peu, ces corps sans visage disparaissent dans les flots, sans violence ils s’effacent. La chaîne humaine continue pourtant en flux ininterrompu.
Sirènes aborde la disparition silencieuse de celles et ceux migrant vers de nouveaux horizons. Un départ filmé en plan séquence sur la plage de Thiaroye-sur-Mer, banlieue sud de Dakar (Sénégal) en 2015.
Année : 2016
Genre : Œuvre d’art
Durée : 11 minutes
À propos d’Emmanuel Tussore :
Emmanuel Tussore est un artiste pluridisciplinaire né en 1984. Son parcours artistique puise ses racines dans la photographie, la vidéo et le cinéma. Sa carrière est caractérisée par une constante recherche entre le visible et l’invisible appliquée à la mémoire collective et sa fragilité. Par l’utilisation de matériaux bruts ou organiques, et d’objets détournés, il construit des pièces éclectiques retraçant les forces mouvantes de l’histoire.
Son aventure artistique débute dans les rues animées de Barcelone. La ville devient son terrain de jeu favori dont il photographie le mouvement perpétuel de ses habitants, cherchant à saisir la pulsation de la vie urbaine. Son parcours le conduit également à New York et à Paris, où il travaille en tant que directeur de la photographie dans l’industrie cinématographique. Par l’exploration du genre de la fiction et du documentaire, l’artiste aiguise son œil à la symbolique de l’image, du hors-champ et de la dramaturgie des corps.
Emmanuel Tussore acquiert une renommée internationale grâce à son travail exposé tant dans des galeries d’art que dans le cadre d’événements artistiques majeurs notamment lors de la Biennale de la Havane (2019), la Biennale du Caire (2019), et la Biennale de Dakar (2022). Ses œuvres ont également été présentées dans des festivals de photographie et de cinéma tels que le Lagos Photo Festival (2016), le Athens Photo Festival (2018) et la Berlinale (2017).
2/ Les fantômes de Sa’a de Cynthia Etaba Ayissi
"Les Fantômes de Sa’a explore la question de l’appropriation de l’héritage colonial dans un arrondissement du centre du Cameroun : Sa’a. Sa’a fut créée par les Allemands au début du 20e siècle, et ensuite occupée par les Français. Aujourd’hui, la grande majorité des constructions laissées par les colons sont dans un état de délabrement avancé, et pour certains en ruine. Ce qui donne à la ville cet aspect fantomatique. Pourquoi la population qui est héritière de ces bâtiments coloniaux ne se réapproprie-t-elle pas de ce patrimoine architectural ?
En me servant de mes souvenirs d’enfance, par le biais de personnages fictifs crées dans un style de bande dessiné, ainsi que de témoignages des habitants, j’explore l’histoire de la ville de Sa’a avec en filigrane, le questionnement suivant : quel est le rapport de la population de Sa’a avec son patrimoine et son passé ?"
Cynthia Etaba Ayissi
Année : 2022
Genre : Documentaire / animation
Durée : 22 minutes
À propos de Cynthia Etaba Ayissi :
Cynthia Etaba Ayissi, diplômée en droit privé et en gestion des ressources humaines, s’est rapidement fait remarquer dans le monde du cinéma avec ses productions passionnantes. Membre du comité de direction de Waanda Studio, elle insuffle sa passion pour l’audiovisuel et l’édition, tout en se distinguant en tant que réalisatrice et scénariste prometteuse.
Elle compte à son actif le documentaire-fiction intitulé “Les fantômes de Sa’a”, sorti en 2022. Sous la forme d’une bande dessinée de 22 minutes, ce film interroge sur la façon de se réapproprier le patrimoine historique “négligé” de Sa’a, une commune située dans le département de la Lekié, dans la région du Centre-Cameroun. Elle a également participé au projet intitulé “Le Revers de l’ambition”. Ce long métrage, produit par Martinel Nemalieu, raconte l’histoire de Stella, une jeune femme de 21 ans en manque d’amour parental, qui comble ce vide en se livrant à des hommes dans le but de satisfaire l’idéal féminin. Ce film a remporté un prix lors du festival Film Lab en 2023.
Femme dynamique, Cynthia Etaba se sent à l’aise dans les domaines du septième et du neuvième art. Elle se définit d’ailleurs comme une artiste, faisant allusion aux domaines de la littérature et du cinéma camerounais dans lesquels elle exerce. Scénariste et éditrice, Cynthia n’en est pas à sa dernière création artistique. Elle a participé à de nombreuses formations, notamment à celles portant sur l’écriture des scénarii, et a été finaliste du concours “10 jours pour un film” en 2022. Rédactrice web, elle ambitionne de créer une forte reconnaissance des œuvres mises sur le marché par les acteurs exerçant dans le vaste domaine de l’entrepreneuriat culturel camerounais.
3/ 1961 de Stella Tchuisse
La crise anglophone qui sévit dans les régions anglophones du Cameroun depuis cinq ans affectent énormément le quotidien des habitants qui sont victimes d’atrocités. Dans la mêlée, des hommes, femmes et enfants sont assassinés et les études perturbées. Ceci semble pourtant ne pas affecter les régions francophones. Une jeune femme tente de comprendre les raisons de la révolte des anglophones et l’indifférence des francophones. Elle retournes aux sources, à l’histoire de la réunification. Après avoir constaté une grande disparité entre les manuels d’histoire destinés aux élèves francophones et anglophones, elle engage des conversations avec les élèves pour connaitre ce qu’ils savent de l’histoire du pays et plus précisément du plébiscite de 11 février 1961 et de la conférence de Foumban, évènements marquant la réunification de la République du Cameroun et du Southern Cameroon.
Année : 2021
Genre : Documentaire
Durée : 25 minutes
À propos de Stella Tchuisse :
Stella Tchuisse est une mannequin, une actrice, une scénariste et une réalisatrice basée au Cameroun. Diplômée de l'Advanced School of Mass Communication avec un diplôme en communication d'entreprise (2015), elle a réalisé son premier court-métrage en 2019 avec un fort désir de partager des histoires africaines impactantes avec le monde. Elle souhaite pointer du doigt les maux de la société, sensibiliser à la santé mentale, promouvoir l'autonomisation des femmes et favoriser les changements positifs. Stella est une ancienne élève de Talents Durban 2020 et une boursière 2021-2022 d'Africa NoFilter.