Embodied memories

JEeWi lee
11 décembrE 2021 - 12 février 2022

EXPOSITIONS

PRÉsentation

 

La première étincelle de conscience qui nous habite, est notre présence dans l’espace et le temps. Nous, dans notre entièreté - dans notre corps et nos pensées, s’inscrivant dans un présent conscientisé.

« Comment se donne à voir ce quelque chose qui est là, présent ? », comment en comprendre son parcours et son histoire ?

L’empreinte d’une vie est intimement liée au passé, aux coutumes et traditions qui ont guidé nos ancêtres avant nous. Ces marques sont des traces, communément appelé héritage. Avec cette exposition intitulée Embodies memories, l’artiste Jeewi Lee nous propose un voyage au cœur des matériaux et de leurs histoires. Liées à celles de l’humanité, les traces, parfois intimes, imperceptibles, interrogent les relations passées et actuelles qu’entretient l’homme avec les éléments qui l’entourent.


À la quête d’un temps révolu, le monochrome prend alors une dimension spécifique. En rappelant les arbres à laque chinois, les œuvres de résine se mêlent au charbon et au vernis. Autrefois utilisée pour la vaisselle et le mobilier, la laque est synonyme de luxe, de raffinement et d’un processus de création long et minutieux. C’est en traçant des lignes sur l’écorce que la sève est récupérée, des blessures répétées créant un motif graphique qui évolue au fil du temps sur le corps du végétal. L’exploration de ces marques, témoins d’une relation entre nature et humanité est un sanctuaire du passé pour la plasticienne.

Dépassant le simple fait de revisiter et d’utiliser des techniques anciennes, il s’agit réellement de questionner l’essence de ces relations et d’en retranscrire un état des lieux.


Pour faire de la matière un sanctuaire, en retracer l’histoire, les blessures et les guérisons, l’artiste mêle les traces de l’Homme et celles qui restent incontrôlable, indépendante. A la croisée de l’anthropomorphisme et de l’expression naturelle des formes et des êtres, les œuvres interrogent la relation que chacun entretient avec le monde qui nous porte.

L’humain cherche à mettre les éléments naturels à disposition des ses besoins et ses envies, Jeewi Lee, tout comme l’autrice Hartmut Rosa, cherche à rendre la nature indisponible, comme une entité possédant son autonomie, son existence propre.

L’exploration nous emmène du bronze en passant par le savon, du charbon aux traces infimes, à la découverte de processus et des nombreuses histoires des matières que l’artiste met en lumière sous un angle nouveau. La mort, et la création se côtoient ainsi : entre destruction et régénérescence, fixant les souvenirs en incisant le présent, pour laisser apparaître une ouverture vers un futur commun - où les liens inter- espèces seraient réinventés.


1 Citation de Max Sheler, La situation de l’homme dans le monde.
2 Hartmut Rosa, Rendre le monde indisponible, édition La découverte, Paris, 2020.

 

Jeewi Lee

Née en 1987 à Séoul,  Lee a étudié la peinture à l’Université der Künste de Berlin et à la Hunter College University de New York. En 2018, elle a reçu le prix de la Villa Romana à Florence.

Dans ses installations, performances et séries d'œuvres, Jeewi Lee travaille à partir d’éléments et faits du quotidien qui apparaissent comme trame de fond dans ses œuvres.

Pour Lee, ces traces indiquent à la fois le mouvement (dans les espaces urbains comme dans les espaces d'exposition) mais aussi le reflet du processus de création, de production. Dans son travail, Lee examine et met en évidence les événements sociaux et historiques qui ont marqué et été gravés dans divers matériaux.

Lire la suite


POUR ALLER PLUS LOIN