Carte blanche “Nous sommes partis à l’aube”, Emmanuel Tussore à la Fondation Blachère
En parallèle de l’exposition collective Sinon j’oublie, la Fondation Blachère confie une carte blanche à Emmanuel Tussore. Présentée du 16 octobre 2025 au 07 mars 2026, Nous sommes partis à l'aube prolonge les recherches de l’artiste notamment développer dans l'exposition When the sun goes down (présentée à la galerie en 2024) ainsi qu' une série d'œuvres inédites.
”(…) Dans cette exposition Emmanuel Tussore explore ce qui se joue autour de ce moment qu’est le départ : comment les êtres, les matières et les mémoires prennent de la distance les uns par rapport aux autres tout en demeurant intimement liés. Les œuvres de l’artiste s’inscrivent dans cet espace qui se dessine entre l’enracinement et la perte de repères, provoqué par des conflits, des bouleversements économiques ou environnementaux, ou les histoires personnelles qui forcent les corps à se mettre en mouvement. Quand les lieux sont quittés ou en phase de l’être, il ne subsiste alors que des traces, des sédiments de présence qui retiennent la mémoire. La mobilité se révèle ici comme une nécessité intrinsèquement humaine (…)" Agnès Stillger
Deux textes inédits de Samia Henni et Agnès Stillger, à paraître à l’occasion de l’exposition, viendront éclairer les dimensions et enjeux de cette carte blanche.
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PRÉSENTATION
Nous sommes partis à l’aube
Agnes Stillger, Historienne de l’art, Université de Cologne, et commissaire
(Traduction du texte original en anglais)
Nous sommes partis à l’aube aborde l’expérience du déplacement, du transit. Dans cette exposition conçue spécialement pour la Fondation Blachère, Emmanuel Tussore explore ce qui se joue dans l’acte de partir: comment les êtres, les matériaux et les souvenirs se détachent les uns des autres tout en restant liés. Entre enracinement et instabilité, ses œuvres traduisent les effets des conflits, des pressions économiques, des dérèglements environnementaux et des parcours personnels qui entraînent les individus sur les routes. Certains lieux sont abandonnés ou contraints de l’être, ne laissant derrière eux que des traces et des sédiments de présence, porteurs de mémoire. La mobilité apparaît comme une nécessité humaine. L’aube devient un seuil : celui où l’espoir et l’attente rencontrent l’incertitude du départ. Le titre Nous sommes partis à l’aube se lit sur un mur miroir, « nous » est ouvert à tous, conviant chaque visiteur à partager l’élan du départ.
Pourtant, le langage du mouvement porte en lui ses propres nuances entre voyage, mobilité, diaspora et migration, distinctions qui reflètent les structures de pouvoirs. Sur l’un des murs, le mot ÉTRANGE (2025) scintille en néon Led. Une lettre « R » noire transforme de manière subversive l’adjectif étrange en étranger, déplaçant le sens de la description à la désignation. Ce geste met en lumière la façon dont une seule lettre suffit à tracer la frontière entre appartenance et exclusion.
Quatre œuvres de la série Roses des vents (2023–2025) ponctuent l’espace d’exposition. Elles agissent comme des points d’orientation au cœur des dynamiques géopolitiques instables entre Nord et Sud globaux, qui façonnent les mouvements des corps, des ressources et des idées. Une photographie grand format documente la première réalisation de la série dans le Sahara : une composition florale formée d’assiettes métalliques traditionnelles mauritaniennes, soigneusement disposées dans le sable. Les assiettes, produites en Chine, tracent des routes de circulation contemporaines reliant les traditions locales aux économies mondiales. Elles révèlent en même temps que la vie dans les régions vulnérables se forge non seulement par le déplacement, mais aussi par la résilience et l’aptitude à imaginer de nouveaux mondes. L’image d’un désert en fleur devient une boussole pour appréhender les longues histoires d’adaptation et de savoirs collectifs qui ont façonné le Sahel en une zone de contact dynamique. La cuisine et le partage des repas, en tant que pratiques communes, sont étroitement liés au bien-être et à la justice alimentaire. Soutenir un lieu et le bien-être de tous ceux qui l’habitent commence par la reconnaissance de l’espace partagé et limité de l’assiette.
Des assemblages d’assiettes en porcelaine prolongent ce motif dans d’autres cycles de matériaux. Produites aux XIXe et début du XXe siècle, ces porcelaines témoignent d’une époque où leurs fabrications industrielles au sein des Empires européens constituaient un symbole de l’ordre bourgeois et une quête de distinction culturelle. Dans les comptoirs coloniaux, les assiettes, les tasses à thé et les services de table servaient de signes de raffinement et de civilité européens. Leur possession et leur usage permettaient aux élites coloniales d’afficher leur appartenance à la culture impériale et à ses structures de pouvoir économique. Ces objets témoignent d’une autre forme de mobilité — celle du privilège, portée par l’expansion capitaliste et la séparation sociale. Dans la tradition de l’assiette murale, ce qui semble être un objet domestique « inoffensif » se révèle en réalité porteur d’idéologies coloniales, dont les traces matérielles et symboliques persistent jusqu’à aujourd’hui.
Au centre de l’exposition, Toumaï (2024), assemblé à partir d’une pirogue en bois de Casamance et de nombreuses pagaies, déploie sa présence monumentale. Par son échelle, l’œuvre se fait à la fois structure architecturale et organisme, corps suspendu dans l’espace. Ancrée au milieu des conversations des Roses des vents, elle paraît à la fois immobile et vivante, comme si elle renfermait la mémoire d’un être organique ancien. Le bois conserve l’empreinte des gestes de transformation, et l’œuvre évoque un vaisseau archaïque, peut-être même le fossile d’un insecte primordial tel qu’un mille-pattes géant. Elle renferme un savoir sur la circularité du temps et de la vie, ainsi que sur la relation entre la terre et l’eau. Toumaï fait référence au plus ancien ancêtre hominine connu en Afrique et évoque les débuts de l’humanité comme une longue histoire de migrations. La sculpture incarne l’origine, les premières formes de voyage et de survie, tout en se faisant métaphore de la puissance du collectif. Dans sa monumentalité et sa quiétude, elle entraîne le spectateur dans un rythme suspendu. De ce point d’ancrage, la vidéo Toujours sur cette mer sauvage (2022) déploie un espace imaginaire où la mer n’apparaît plus comme une séparation mais comme un élément de connexion.
L’artiste se positionne en permanence comme sujet situé au cœur de ces négociations. Dans Family Tree (2021) et Corps 12 (2020–2022), une dimension personnelle et généalogique se révèle aux côtés de références philosophiques et politiques. Dans l’image d’un placenta transformé en négatif, l’enfant de l’artiste devient une source originelle pour la cosmologie familiale et, par son abstraction, se métamorphose en arbre primordial, source de vie. Corps 12 a été tissé durant la pandémie, période de mobilité restreinte. Cet objet sculptural en forme de cocon, oscillant entre sarcophage et nid d’oiseau tisserin, évoque de multiples associations d’abri et de métamorphose. Les racines de la plante médicinale salsepareille, prélevées dans le jardin du père défunt de l’artiste, incarnent un processus de deuil et de régénération. Exhumées du sol, elles font de l’artiste l’archéologue de son propre héritage.
Après ces méditations sur la lignée, La Première Pierre (2022) nous ramène aux fondations. Une simple brique de ciment, pierre fondatrice d’une maison familiale, incarne un geste d’ancrage. Cependant, les épines de palmier dattier qui la traversent évoquent les obstacles liés au désir de foyer et de stabilité. Avec sa référence aux processus souvent lents et socialement chargés de construction d’une maison en diaspora, l’œuvre transforme à nouveau le matériau quotidien en corps résonant, réorganisé et recontextualisé.
Nous sommes partis à l’aube traverse l’espace comme un souffle. L’aube évoquée par son titre marque l’instant entre l’ombre et la lumière, entre départ et retour. Dans cet entre-deux, Emmanuel Tussore conçoit le mouvement non comme rupture, mais comme relation continue entre lieux, corps et souvenirs. Son art habite la transition, où l’histoire continue de vibrer dans le présent. Ses gestes de tissage, d’assemblage, de construction, d’animation et d’écriture émergent comme des stratégies incarnées en quête de réparation au sens le plus large. Les strates qui se déploient dans cette constellation à la Fondation Blachère invitent le visiteur à suivre les résonances entre matériaux, symboles, formes et récits, et à trouver sa propre relation à ces éléments.
TEXTE ÉDITORIAL AUTOUR DE LA SÉRIE ROSES DE VENTS
Temporalités du Désert
Samia Henni – Historienne, conservatrice, autrice
I am
Myriads of ruins
Forgotten sanctuaries
Poems of exiles
Shining mad foundations
Claimed and reclaimed
From dust to dust
Dreaming of light
I’m no stranger
Tonight.
Emmanuel Tussore, 2024
Comme soutenu dans « Against the Regime of Emptiness »1, le terme « désert » désigne un lieu complexe d’images, d’imaginaires, de climats, de paysages, d’espaces et d’histoires. Les territoires des déserts chauds comme des déserts froids incarnent diverses formes d’exploitation anthropique, telles que la dépossession coloniale, l’extraction de ressources, ainsi que les occupations civiles et militaires. Et pourtant, parmi les idées reçues les plus répandues à propos du désert, persistent celles selon lesquelles « les déserts sont vides », « le désert est dépourvu de vie » ou encore « il n’y a absolument rien dans le désert ». Cette conceptualisation erronée du désert a servi à légitimer sa transformation, sa manipulation, sa toxification et sa destruction. Ce stéréotype fut, par exemple, l’argument avancé par l’armée française pour justifier son choix d’utiliser le Sahara algérien, alors territoire colonisé par la France, comme champ d’essais pour les premières bombes atomiques françaises entre 1960 et 1966. Selon le général Charles Ailleret, responsable du programme nucléaire français, le Sahara était « une terre de soif et de peur, d’où toute vie était réputée absente » ; un désert qu’il décrivait comme caractérisé par « l’absence totale de vie animale et végétale. »2
Contrairement à cet imaginaire, le Sahara n’est pas dépourvu de vie. Les territoires désertiques — qui couvrent environ un tiers de la surface terrestre, abritent des vies humaines, non humaines, biologiques et microbiologiques. Ils soutiennent des formes d’existence sédentaires, nomades, animales, végétales et minérales. Alors que la présence de la vie dans les déserts ne fait aucun doute, les mêmes stéréotypes coloniaux continuent d’être relayés aujourd’hui. Cela tient à la tendance des subjectivités industrialisées et des autorités exploitantes à considérer comme « vides » certains espaces, qu’elles entendent « remplir » par l’occupation, l’extraction, l’exploitation minière, la production et l’accumulation. Ces mécanismes s’entrelacent souvent à des formes implicites ou explicites de colonialité et de toxicité, qui aboutissent à racialiser, altérer, endommager ou détruire les environnements vivants, naturels et bâtis présents dans le désert. Pourtant, les vies humaines et non humaines continuent, et continueront toujours, à protéger leur environnement et à y prospérer autant qu’elles le peuvent.
Emmanuel Tussore a intitulé l’une de ses installations Rose des vents. Elle a été photographiée dans le Sahara, le plus grand désert chaud du monde et le troisième désert de la planète. La Rose des vents fait référence à un ancien instrument de direction et d’orientation, avant l’ère du numérique. Le désert africain évoque les ressources naturelles, l’extraction, les essais d’armes nucléaires, les conflits armés, la résilience, la résistance, le nomadisme, le déplacement, la migration, le transit, le vent et la poussière, entre bien d’autres choses. L’usage d’assiettes domestiques ordinaires, assemblées en une forme florale sur le sable du désert, suggère la cuisine, le partage, le rassemblement, mais aussi le mouvement, le transport, la circulation et la déterritorialisation. Le désert, en tant que lieu et espace, induit une temporalité de présence et d’absence, de vie et de mort, de sécurité et de toxicité. Comme le souligne le critique environnemental Rob Nixon dans son ouvrage Slow Violence, maintenir l’attention médiatique sur les temporalités de la toxicité est un défi : « Non seulement parce qu’elle manque de spectaculaire, mais aussi parce que les retombées peuvent aller du cellulaire au transnational et (selon la nature spécifique du danger chimique ou radiologique) s’étendre au-delà de l’horizon du temps imaginable. »3 À cette fin, une lutte s’engage pour imaginer, mesurer et saisir les temporalités de l’altération imposée au désert et à sa population.
Le travail de Tussore invite le public à interroger ses habitudes de lecture et à repenser les relations au sein des zones désertiques, ainsi qu’entre déserts, espaces urbains, ruraux et autres territoires. Il aspire à faire entendre cette critique et à dévoiler ces méthodologies, voies plausibles pour enregistrer les histoires et récits du désert. Ceux-ci témoignent de la manière dont les représentations et les imaginaires des déserts non « vides » se transmettent dans le temps, portés par les matériaux, les corps, les institutions, les archives, les poèmes, les plans et les cartes, etc., et comment ils servent les intérêts et les désirs étatiques et corporatifs visant à « remplir » les paysages désertiques. Il est urgent de scruter les transformations des déserts menées par les États et les entreprises. Cela permet, d’abord, de mettre en lumière les relations entre l’espace et les politiques de colonisation, de guerre, de déplacement forcé, de nettoyage ethnique, de représentation et de logistique ; ensuite, de révéler que l’approvisionnement en sable, en combustibles fossiles, en lithium et en d’autres ressources et marchandises provient des strates souterraines et superficielles du désert ; et enfin, d’appeler à la réparation et d’exiger des autorités et des acteurs concernés qu’ils s’acquittent de leurs dettes, de leurs dettes accumulées. L’échelle, l’espace et le temps de ces relations sont multiples : parfois brisés, parfois illisibles, parfois inimaginables, parfois incomplets.
L’une des relations les plus indéniables entre l’Europe et l’Afrique réside dans l’extraction des ressources naturelles. Depuis les années 1950, divers puits de pétrole et de gaz ont été forés dans les sols sahariens africains. Des milliers de kilomètres d’oléoducs et de gazoducs ont été construits sur les terres et sous les eaux africaines et européennes afin de transporter les ressources extraites des pays africains vers les pays européens. Ces ressources issues du Sahara ont contribué à l’établissement d’un nouvel (dés)ordre mondial dans l’après-guerre. Tout commença en janvier 1956, environ quinze mois après le déclenchement de la Révolution algérienne, ou guerre d’indépendance (1954–1962), lorsque le pétrole jaillit pour la première fois à Edjeleh, dans le district d’In Amenas, dans le Sahara algérien alors sous domination coloniale française, près de la frontière libyenne. En juillet de la même année, un important gisement pétrolier fut découvert à Hassi Messaoud, dans la wilaya d’Ouargla, à environ 895 kilomètres au sud-est de la ville d’Ouargla. Puis, en novembre, le régime colonial français mit au jour l’un des plus vastes gisements de gaz au monde à Hassi R’Mel, dans la wilaya de Laghouat, à quelque 400 kilomètres au sud d’Alger et soixante kilomètres au nord-ouest de Ghardaïa. L’extraction du gaz naturel commença en 1961, et en 1964, l’Algérie nouvellement indépendante devint le premier pays à exporter du gaz naturel liquéfié. Aujourd’hui, le gaz naturel extrait alimente des gazoducs terrestres et sous-marins, notamment le gazoduc Maghreb–Europe (GME), via le Maroc jusqu’à l’Espagne, où il est raccordé aux réseaux espagnol et portugais, le gazoduc transméditerranéen (TransMed), via la Tunisie, la Sicile, puis l’Italie et la Slovénie, ainsi que Medgaz, qui traverse la mer Méditerranée jusqu’à l’Espagne.
La recherche coloniale française de ressources naturelles dans le Sahara remonte à 1945, avec la création du Bureau de recherches du pétrole (BRP), suivie de la Société nationale de recherche et d’exploitation des pétroles en Algérie (SN Repal). À l’époque de ces explorations, le Sahara algérien était connu sous le nom de Territoires du Sud algérien, annexés à l’Empire français en 1902.4 Ces territoires disposaient d’un budget autonome et étaient placés sous administration militaire. Au fil de la colonisation du Sahara, les administrateurs et officiers coloniaux français menèrent de violentes opérations militaires appelées pénétration au Sahara, pacification du Sahara ou pénétration pacifique, visant à recueillir des données sur la géographie, la géologie, la météorologie, la botanique, la zoologie, les ressources, les constructions et l’ethnographie de la région. Ces opérations cherchaient à établir une continuité territoriale entre les possessions coloniales françaises d’Afrique du Nord, centrale et occidentale, afin d’élargir l’empire et d’entraver les ambitions britanniques de relier leurs propres territoires colonisés, notamment l’Égypte, le Soudan et le Nigeria.5
L’année 1956 marqua non seulement la découverte de pétrole et de gaz dans le Sahara algérien colonisé par la France, mais aussi les négociations pour la création de la Communauté économique européenne (CEE), qui débutèrent au château de Val-Duchesse, à Bruxelles.
En mars de l’année suivante, la Belgique, la France, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas et la République fédérale d’Allemagne signèrent à la fois le Traité de Rome, qui institua la CEE (devenue aujourd’hui l’Union européenne), et le Traité Euratom, qui créa la Communauté européenne de l’énergie atomique. À cette époque, le territoire algérien faisait intégralement partie de la France ; l’Algérie colonisée, territoire d’outre-mer français, devint donc elle aussi partie intégrante de la CEE.6 Cette condition coloniale offrit à l’Europe, et plus particulièrement à la France, l’occasion de développer et de promouvoir des entreprises et industries pétrolières et gazières européennes situées à proximité géographique du continent. Elle redessina également la carte géopolitique et économique du capital énergétique, jusque-là concentré en Union soviétique, au Moyen-Orient, ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud.
Alors que la toxicité anthropique des déserts, liée notamment à l’extraction et au transport des ressources du Sud vers le Nord, reste largement ignorée par les médias, l’omniprésence et la manipulation médiatique des récits sur les migrations et les déplacements forcés du Sud vers le Nord demeurent insoutenables. Cela occulte les contextes, les conditions, les responsabilités des États-nations, ainsi que les droits des réfugiés et des migrants. Le travail de Tussore attire l’attention sur certaines de ces problématiques et confronte le public à des questions portant sur les directions et les dynamiques des mouvements de personnes et de marchandises. Comme Tussore l’écrit dans son poème : « From dust to dust. Dreaming of light. I’m no stranger. » (De la poussière à la poussière. Rêvant de lumière. Je ne suis pas un étranger.) Nous ne sommes, en effet, étrangers à aucune de ces dynamiques. De la poussière à la poussière, il nous faut désormais mettre en lumière notre humanité.
NOTES
Samia Henni (ed.), Deserts Are Not Empty. New York: Columbia Books on Architecture and the City, 9–21.
Charles Ailleret, L’aventure atomique française: Comment naquit la force de frappe. Souvenirs et réflexions (Paris: Editions Bernard Grasset, 1968), 229. Translated by the author.b[“Pays de la soife et de la peur, d'où toute vie était réputée absente dans les espaces immenses qui séparent Reggane de Tessalit.”]
Rob Nixon, Slow Violence and the Environmentalism of the Poor (Cambridge, MA: Harvard University Press, 2011), 47.
Les trois départements du nord, Alger, Constantine et Oran, furent proclamés partie intégrante de la France en 1848. L’expansion de la France dans le désert du Sahara commença en 1844 avec l’arrivée des soldats français à Biskra, une ville située dans la région des Zibans, à la lisière du désert.
Sur la colonisation du Sahara par la France, voir par exemple André Bourgeot, 'La conquête coloniale au Sahara central ou l’utopie transsaharienne,” L’histoire du Sahara et des relations transsahariennes entre le Maghreb et l’Ouest africain du Moyen Age à la fin de l’époque coloniale: actes du IVème colloque euro-africain (tenu) à Erfoud 20–25 octobre 1985, 1986; Benjamin Claude Brower, A Desert Named Peace: The Violence of France’s Empire in the Algerian Sahara, 1844–1902 (New York: Columbia University Press, 2009); Frémeaux, La France et le Sahara; Daniel Grévoz, Sahara 1830–1881: Les mirages français et la tragédie des Flatters (Paris: Editions L’Harmattan, 1989); Paul Pandolfi, La conquête du Sahara, 1885–1905 (Paris: Karthala, 2018); Douglas Porch, The Conquest of the Sahara (Oxford: Oxford University Press, 1984).
Sur l’Algérie, la France, l’Europe et le traité de Rome, voir par exemple Megan Brown, “Drawing Algeria into Europe: Shifting French Policy and the Treaty of Rome (1951–1964),” Modern & Contemporary France 25, no. 2 (2017): 191–208; Megan Brown, “A Eurafrican Future: France, Algeria, and the Treaty of Rome (1951–1975)” (PhD diss., City University of New York, 2017).
LES ŒUVRES