Ibrahima Thiam | derrière l'objectif


 

“Il y a quelques choses, une part de sensibilité dans la photo, il y a une véritable connexion entre le sujet et moi.”

Ibrahima Thiam est un artiste photographe autodidacte. 

La photographie est pour lui un support lui permettant de conceptualiser visuellement les domaines de la narration et des représentations. C’est un médium parfait qui permet à l’artiste d’explorer les sentiers de la mémoire, des archives, des légendes et plus généralement de l'oralité. 

L’artiste s’exprime, de la prise des clichés à l’impression dans une dimension poétique.

 
 

Faire de la photographie un processus ritualisé

Je fais d’abord mes recherches, des rencontres également (…) ensuite, je fais des croquis, des mises en scènes, j’incorpore par exemple des personnes, des éléments, des objets.
— Ibrahima Thiam

Avec Ibrahima Thiam, la création devient un parcours balisé de découvertes et d’échanges. Comme un chercheur qui part résoudre un mystère porté par l’humanité, le photographe met un point d’honneur à échanger et se nourrir des regards qui l’entourent afin de trouver quelque chose de vivant qui habitera ses images.

Autodidacte, la photographie accompagne l’artiste depuis son enfance. Originaire de Saint-Louis, Ibrahima Thiam s’entoure très jeune d’objets photographiques et d’archives. Enfant, il possédait déjà une sensibilité face aux domaines de la culture et des arts. Après deux années d’études en économie, c’est en 2009, que ce dernier décide de suivre le chemin de la photographie et de se lancer dans cette passion.

Sa pratique est ritualisée, elle se concentre autour d’un temps, d’une habitude. Les photographies sont généralement prises le matin, très tôt, juste avant que le soleil se lève. C’est surtout cette lumière des aurores qui intéresse l’artiste, entre les temps et les mondes.

 
 

“Je reconnais une bonne photo quand elle me parle. Il faut que ça me parle d'abord pour parler aux autres.”

 
 

Dépasser l’image, sortir des cadres



Entre réalisme et imaginaire collectif, les œuvres finales retranscrivent une ambiance parfois mystiques associée aux lieux. La série de photographies de la grotte du Lieu de prière, Khounte-Bi, pour l’exposition Souffle Azimut présentée avec les travaux de Misha Sanders & Philipp Putzer en est l’exemple parfait.


Un lieu qui aurait accueilli la lumière du Mahdi avant son apparition sur terre. La grotte de Seydina Limamoulahi Al Mahdi se place comme un véritable sanctuaire imprégnée de symboles et de nombreuses croyances. L’artiste s’attarde à faire ressurgir la sensation que peut procurer l’endroit à travers l’image.

Plus que cela, de manière générale, on trouve une ambiance sonore dans les travaux de l’artiste. Les images tiennent compte des sons, des éléments infimes qui font de chaque cliché un monde à part, figeant l’instant.


“J'ai eu la chance de regarder beaucoup de films africains. Ils m'ont beaucoup aidé ! Le cinéma, des fois il y a une image qui passe et qui te marque. Quand je fais mes sélections, je fais comme un réalisateur, un monteur.”

Finalement, le photographe s’attache à lier la profondeur des sujets traités à une esthétique bien spécifique.

 

Pour aller plus loin

Catalogue des oeuvres de l’artiste disponible sur demande.

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